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Une initiative fort louable du reste afin que les politiques prennent conscience de la gravité de la situation. Le tableau est en fait assez sombre. Point de statistique officielle sur les personnes malades au Maroc, inexistence d’un traitement curatif, manque de communication, manque criant des dispositifs d’accueil et d’accompagnement. Pire encore, la stigmatisation des malades incompris mal jugés est à déplorer sans parler des aidants familiaux qui, à coup de sacrifices, en oublient leur propre vie. Devant l’absence d’une infrastructure adéquate que deviennent les quelque100.000 personnes atteintes de cette maladie ? Et encore, il s’agit juste d’une estimation qui devrait être revue à la hausse vu que, de l’avis d’experts marocains, bon nombre de familles cachent l’existence de la maladie pour éviter le regard des autres. Ce chiffre atteindra 524.000 en 2050, toujours selon les estimations. Une réalité qui incite à réfléchir et à se poser des questions quant à la progression de la maladie. Des appréhensions fondées car au Maroc seules les associations, les familles et quelques professionnels médicaux se battent quotidiennement pour permettre aux patients de garder leur dignité. En effet, actuellement il n’existe aucune structure spécialisée (clinique, hôpital, …) pour l’accompagnement des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer et autres démences apparentées. Les hôpitaux universitaires essayent de prendre en charge les patients mais le manque crucial de moyens et surtout la méconnaissance de la maladie ne permettent pas un accompagnement digne de ce nom.
Quant à la prise en charge médicamenteuse, l’accès y est très restreint car le coût d’un traitement mensuel s’élève minimum à 1.200 DH par mois juste pour ralentir le processus d’une maladie incurable. Des dépenses qui impactent lourdement le budget du malade voire de sa famille. Un plus est à prévoir en termes de frais générés par le recours à une personne pour assister le malade du fait que ce dernier perd son autonomie.
Sortir de l’oubli
Comme bon nombre d’autres maladies, Alzheimer doit son nom à celui qui l’a découverte, Aloïs Alzheimer, et fut décrite pour la première fois en 1906.Elle est provoquée par une destruction progressive de cellules du cerveau, ce qui entraîne un lent déclin des facultés mentales. Des pans entiers de cellules nerveuses perdent peu à peu leur capacité de fonctionner et finissent par se nécroser. Parallèlement, les matières vivantes qui permettent l’échange d’informations entre les cellules cérébrales se dégradent. On ne sait pas encore pourquoi ni comment ces changements pathologiques se déclenchent.
La dégénérescence se produit dans des zones cérébrales qui contrôlent des fonctions mentales importantes comme la mémoire, le langage, la capacité de planification, la mobilité, ainsi que l’orientation dans l’espace. Plus le temps passe, plus les symptômes de la maladie s’accentuent et de nouveaux signes apparaissent. Il faut retenir que la maladie d’Alzheimer provoque un oubli des souvenirs récents pour petit à petit ramener la personne à son passé le plus ancien. Au fil du temps, la personne devient totalement dépendante, elle ne peut manger seule, ne peut aller aux toilettes, ne s’exprime plus… c’est l’oubli de soi qui caractérise la maladie. L’épouse, l’époux, un enfant deviennent totalement inconnus pour le malade.
En somme, la maladie d’Alzheimer est un drame humain qui ne brise pas le seul destin de la personne atteinte mais entraîne dans son sillage tout son entourage.